L’Algérie crée sa Banque Nationale des Gènes
Un tournant historique : l’Algérie se dote d’une Banque Nationale des Gènes pour protéger son patrimoine végétal.
Alors que les enjeux de sécurité alimentaire deviennent de plus en plus pressants à l’échelle mondiale, l’Algérie avance résolument vers une nouvelle ère agricole. Le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Yacine Mehdi Oualid, a annoncé que la Banque Nationale des Gènes sera officiellement opérationnelle d’ici la fin de l’année 2026 — une infrastructure scientifique majeure qui devrait transformer durablement la gestion du patrimoine génétique végétal du pays.
Un projet central pour le futur agricole du pays
Intervenant devant le Conseil populaire national dans le cadre d’une question orale portant sur l’utilisation des semences hybrides, le ministre a insisté sur le rôle crucial que joue la gestion des semences dans la modernisation du secteur agricole. Selon lui, les semences hybrides de première génération ont démontré leur capacité à augmenter significativement les rendements et à améliorer la qualité des produits agricoles.
Ces variétés constituent aujourd’hui un choix stratégique pour les pays souhaitant gagner en efficacité, d’autant plus qu’elles s’inscrivent dans une logique d’innovation technologique. L’Algérie entend donc renforcer leur utilisation, tout en veillant à préserver son héritage génétique et la diversité de ses ressources végétales.
Un équilibre délicat : modernisation agricole et protection du patrimoine génétique
Le ministre a rappelé que l’Algérie demeure parmi les rares pays au monde à interdire l’usage et la commercialisation des semences génétiquement modifiées (OGM). Cette politique stricte – fondée sur le principe de précaution – vise à garantir la sécurité environnementale tout en préservant la biodiversité agricole.
Les semences hybrides de première génération (F1) sont, quant à elles, soumises à un encadrement rigoureux et à un contrôle strict assuré par le Centre national du contrôle et de la certification des semences et plants. Ce dispositif garantit la traçabilité, la qualité et la conformité des semences utilisées sur le territoire national.
Pourquoi une Banque Nationale des Gènes ?
La création de la Banque Nationale des Gènes répond à plusieurs objectifs stratégiques :
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préserver le patrimoine génétique végétal algérien,
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sécuriser les variétés locales face aux changements climatiques,
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renforcer la recherche agricole,
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soutenir la durabilité de la production nationale,
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assurer l’autonomie semencière du pays.
Une fois opérationnelle, cette structure permettra de conserver, classer et valoriser les ressources génétiques locales, tout en facilitant les programmes de sélection variétale adaptés aux conditions climatiques et hydriques de l’Algérie.
Un second chantier : la protection des forêts et la lutte contre les incendies
Parallèlement à cette dynamique agricole, le ministère poursuit ses efforts dans la sauvegarde du patrimoine forestier national. Yacine Mehdi Oualid a révélé le recrutement de 3 245 agents contractuels à travers les conservations forestières des wilayas.
Ces engagements se déclinent ainsi :
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2 158 agents spécialisés dans la prévention et la lutte contre les incendies,
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1 087 agents dédiés à l’entretien, au reboisement et à la réhabilitation des espaces forestiers.
Le ministre a également précisé que les employés saisonniers bénéficient des mêmes primes et indemnités que les travailleurs sous contrat permanent, en plus de recevoir des attestations d’expérience professionnelle reconnues dans les concours de recrutement.
Un secteur en transformation
Entre la future Banque Nationale des Gènes, la modernisation du système semencier, l’interdiction des OGM, et les larges campagnes de recrutement pour protéger les forêts, l’Algérie semble engagée dans une stratégie agricole globale et cohérente.
Une stratégie qui vise à renforcer la souveraineté alimentaire, protéger l’environnement, moderniser les méthodes de production et garantir des résultats durables pour les générations futures.
