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L’Algérie se connecte au futur : lancement du câble sous-marin “Medusa”

L’Algérie relie l’Europe et l’Afrique à la vitesse de la lumière grâce au câble sous-marin “Medusa”.

L’Algérie franchit une étape majeure dans sa transformation numérique. Ce mercredi, depuis le port d’Alger, le ministre de la Poste et des Télécommunications, Sid Ali Zerrouki, a donné le coup d’envoi officiel du projet du câble sous-marin à fibre optique “Medusa”, une infrastructure stratégique qui promet de renforcer considérablement la position du pays dans le paysage numérique euro-africain.

Un projet stratégique reliant l’Europe et l’Afrique

Le câble “Medusa” n’est pas un projet ordinaire. Long de plus de 8 700 kilomètres, il reliera plus de dix pays méditerranéens, faisant de cette infrastructure l’un des plus grands projets de connectivité sous-marine de la région.
Grâce à une capacité impressionnante pouvant atteindre 20 térabits par seconde pour chaque paire de fibres, le projet promet de transformer le réseau numérique algérien en un véritable hub régional de l’Internet à haute vitesse.

Le ministère a décrit cette initiative comme une “étape stratégique pour consolider la place de l’Algérie en tant que carrefour numérique entre l’Europe et l’Afrique”, notamment grâce à sa position géographique privilégiée au cœur du bassin méditerranéen.

Deux points d’ancrage majeurs : Alger et El Kala

Dans le cadre du projet, deux stations d’atterrissement principales seront implantées en Algérie :

  • Alger, au centre du pays, servira de porte d’entrée technologique vers les réseaux du nord de la Méditerranée.

  • El Kala, dans la wilaya de Skikda, offrira un second point d’accès vers l’Europe, garantissant ainsi une redondance et une sécurité accrue du réseau.

Ces connexions, reliées à des stations stratégiques situées en Espagne, en France, en Italie et dans d’autres pays méditerranéens, permettront à l’Algérie d’accéder à plusieurs routes maritimes numériques indépendantes, réduisant sa dépendance aux infrastructures actuelles.

Un projet au service de la souveraineté numérique

Le lancement de “Medusa” s’inscrit dans une vision nationale de modernisation des télécommunications, en ligne avec les ambitions du gouvernement d’accélérer la transition vers une économie numérique souveraine et performante.

Selon le communiqué du ministère, cette infrastructure améliorera considérablement la qualité et la vitesse de l’Internet à l’échelle nationale, tout en préparant le terrain pour :

  • le déploiement du réseau 5G,

  • le développement des services de cloud computing,

  • et l’essor de l’intelligence artificielle et des plateformes numériques nationales.

Le projet contribuera également à renforcer la sécurité et la résilience des réseaux algériens, grâce à la diversification des voies de connexion et à la réduction du risque de saturation sur les câbles existants.

Medusa : un chantier de longue haleine

Le calendrier du projet Medusa s’étend sur plusieurs années.

  • 2020-2022 : conception et contractualisation du projet ;

  • 2023-2026 : phase de construction et de déploiement technique ;

  • Début 2027 : mise en service complète du réseau.

Ce déploiement progressif permettra à l’Algérie d’intégrer progressivement ses infrastructures numériques au réseau méditerranéen, tout en assurant un transfert de compétences techniques aux ingénieurs et techniciens locaux.

L’Algérie, futur hub numérique de la Méditerranée

Le câble Medusa place désormais l’Algérie au centre des échanges numériques euro-africains. Avec des points d’accès multiples et une connectivité redondante, le pays se dote des moyens de devenir un acteur incontournable du transit de données régionales.

À long terme, cette infrastructure devrait stimuler l’investissement technologique, attirer les entreprises numériques internationales et renforcer la compétitivité des startups algériennes sur la scène mondiale.

Le lancement du câble Medusa marque donc bien plus qu’un simple chantier technologique : il s’agit d’un projet de souveraineté numérique, d’un pont virtuel entre continents, et d’un levier essentiel pour l’avenir économique et technologique de l’Algérie.

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