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Agriculture saharienne : le Grand Sud désormais vitrine de production nationale

Des champs verdoyants dans le désert du Sud algérien, symboles d’un renouveau agricole.

Le Grand Sud de l’Algérie, longtemps perçu comme une région aride et marginale, s’affirme aujourd’hui comme un véritable hengtre agricole national. Dans un entretien accordé au quotidien arabophone algérien El Khabar, Fouad Ben Jeddo, directeur général de l’Institut technique de développement de l’agriculture saharienne, met en lumière les atouts exceptionnels de cette région, désormais en plein essor agricole.

Un Sud fertile aux ressources naturelles abondantes

Selon M. Ben Jeddo, « le Grand Sud a prouvé que chaque plante cultivée y prospère dès lors que les conditions techniques sont respectées ». Climat chaud, sols vastes, ensoleillement optimal et ressources hydriques souterraines constituent une base idéale pour développer des cultures variées, de la céréale aux oléagineux.

Si le palmier dattier (notamment la célèbre « Déguéla Nueur ») reste l’emblème régional, d’autres cultures stratégiques comme le blé dur, le betterave sucrière, le tournesol et le maïs montrent des performances remarquables, soulignant le potentiel agro-écologique du désert.

Agriculture saharienne
Adrar, le cœur battant des filières stratégiques dans le sud

La technique, clé du succès agricole

Aux yeux du dirigeant de l’institut, le secret réside dans l’excellence technique appliquée : précision dans les dates de semis, choix rigoureux des semences, fertilisation optimisée… Ces bonnes pratiques sont enseignées aux agriculteurs grâce à des formations continues dispensées par l’Institut technique de développement de l’agriculture saharienne.

« Le respect du calendrier agricole est déterminant : un retard de semis peut compromettre la qualité et la robustesse du rendement », insiste-t-il. Grâce à cette approche scientifique, les producteurs du Sud enregistrent des récoltes exceptionnelles.

L’eau souterraine, un levier à gérer avec sagesse

L’eau souterraine est considérée comme la clé de voûte de cette révolution agricole. Mais selon Fouad Ben Jeddo, il est impératif d’en faire un usage rationnel. L’Institut recommande l’adoption de techniques de irrigation moderne – goutte à goutte, pivots centraux –, et le rejet des systèmes d’irrigation traditionnels souvent gourmands en eau. La protection de cette ressource est essentielle pour garantir sa pérennité pour les générations futures.

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Les Américains intéressés par l’agriculture saharienne en Algérie

Le rôle central de l’Institut agricole du Sahara

L’Institut technique exerce un rôle de guide et de soutien auprès des agriculteurs : formations, démonstrations pratiques, diffusion de nouvelles techniques, etc. Il assure une veille technologique constante, en apportant le savoir-faire moderne, tant au niveau national qu’international, afin d’appuyer les agriculteurs à exploiter au mieux leurs terres.

Grâce à la modernisation des équipements agricoles, récemment renforcés par l’importation d’un nouveau matériel, le potentiel irrigué s’élargit. Cela permet de couvrir de plus grandes surfaces rapidement, faisant du Sud une zone de production majeure pour les cultures clés du pays.

Des perspectives prometteuses pour l’agriculture saharienne

En conjuguant climat, eau, savoir-faire technique, et équipements modernes, le Grand Sud s’impose comme une région stratégique pour la sécurité alimentaire nationale. Avec un accompagnement adapté, organisé et technique, cette région pourrait devenir un modèle exportable à d’autres zones arides, en Afrique du Nord ou ailleurs.

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