
Carte Chifa : un nouveau souffle pour la santé publique en Algérie
86 millions d’ordonnances traitées en 2024 : la carte Chifa en pleine ascension
Dans le cadre de sa politique de modernisation et de digitalisation du système de santé, l’Algérie continue de renforcer son dispositif de prise en charge des citoyens via la carte Chifa, un outil devenu incontournable pour des millions d’Algériens. Fayçal Bentaleb, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, a annoncé que plus de 20,5 millions de cartes Chifa ont été délivrées depuis la mise en œuvre du système en 2007, bénéficiant aujourd’hui à plus de 30 millions de citoyens.
Un système devenu pilier de la sécurité sociale
La carte Chifa permet aux assurés sociaux et à leurs ayants droit d’accéder à un réseau de soins structuré. Elle donne notamment accès aux prestations de plus de 18 000 professionnels de santé conventionnés à travers le territoire national. Le dispositif, qui repose sur le principe du paiement par tiers, permet aux citoyens de recevoir leurs soins sans avance de frais dans la majorité des cas.
Rien qu’en 2024, plus de 86 millions d’ordonnances ont été traitées via ce système. Un chiffre impressionnant qui porte le total cumulé à plus de 700 millions de prescriptions médicales depuis le lancement de la carte en 2007.
De nouveaux actes médicaux intégrés à la couverture
Le ministère a également élargi les champs de couverture médicale. En plus des médicaments et des soins de base, la carte Chifa couvre désormais des interventions lourdes telles que la chirurgie cardiaque, la dialyse ou encore l’accouchement. En 2025, de nouveaux actes médicaux de pointe ont été ajoutés, notamment la chirurgie vasculaire cérébrale interventionnelle, le traitement des malformations artério-veineuses ainsi que la radiothérapie pour les enfants atteints de cancer.
Fait marquant : même les patients atteints de cancer non assurés ont désormais droit à la carte Chifa, une mesure saluée comme un progrès social majeur.
En 2024, plus de 86 millions d’ordonnances ont été prises en charge grâce à la carte Chifa.
Une transition vers une carte de deuxième génération
Dans un souci d’efficacité, la carte Chifa passe à une deuxième génération dotée d’une puce électronique plus performante. Cette mise à jour permet d’intégrer un plus grand volume de données médicales, de faciliter les traitements numériques et d’améliorer l’interconnexion avec les applications de téléconsultation et les plateformes de l’e-santé.
Ce changement structurel vise également à renforcer la flexibilité du système et à accélérer le traitement des dossiers médicaux et des remboursements.
Revalorisation du plafond des dépenses médicales
Autre mesure importante : le plafond d’achat de médicaments pour les assurés non atteints de maladies chroniques a été rehaussé de 3 000 à 5 000 DA. Cette hausse répond à une étude du CNAS qui a révélé que le coût moyen d’une ordonnance non chronique ne dépasse pas 5 000 DA.
Le ministre a souligné que cette mesure fait partie d’une politique de maîtrise des dépenses tout en garantissant une meilleure couverture médicale pour les assurés. Si le plafond est dépassé ou si un assuré utilise plus de deux ordonnances en trois mois, il pourra toujours se rapprocher de son centre d’affiliation pour demander un remboursement complémentaire.